Cyclistes, évitez l’éclipse à la nuit tombée : soyez éclairés !

Vélotaf, vélo de fonction, vélo employeur : roulez en toute sécurité, même dans l’obscurité

Le vélo, c’est la liberté. Filer sur son deux-roues, esquiver les embouteillages, respirer l’air frais et arriver à bon port sans stress… Jusqu’à ce que la nuit tombe. Parce que pédaler dans l’obscurité, ce n’est pas juste une question de confort, c’est surtout une question de sécurité. Pourtant, encore trop de cyclistes roulent mal éclairés, se rendant invisibles aux automobilistes.

Que vous pratiquiez le vélotaf, utilisiez un vélo de fonction ou profitiez d’un vélo employeur, une bonne visibilité est essentielle. Et ce n’est pas juste une recommandation : c’est aussi une obligation légale. Alors, comment bien s’éclairer pour profiter pleinement de son vélo, été comme hiver, sans risque ? 

La visibilité à vélo : un enjeu majeur pour votre sécurité

Pourquoi est-il vital d’être bien éclairé à vélo ?

La nuit, même en ville avec ses lampadaires, un cycliste mal équipé devient un fantôme sur roues. Sans éclairage, vous êtes visible à peine à 30 mètres pour un automobiliste, contre 150 mètres avec un bon feu avant et arrière. Cette différence peut tout changer : un conducteur lancé à 50 km/h a besoin d’au moins 25 mètres pour freiner, et bien plus s’il est surpris.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un accident de vélo sur trois a lieu la nuit, et ce malgré une circulation bien plus faible qu’en journée. La bonne nouvelle ? Il existe des solutions simples et efficaces pour améliorer sa visibilité.

Que dit la loi sur l’éclairage des vélos ?

Si vous faites du vélotaf ou utilisez un vélo de fonction, vous devez connaître les obligations légales. En France, rouler sans éclairage est une infraction sanctionnée d’une amende pouvant aller jusqu’à 38 €.

Voici le minimum obligatoire :

  • Un feu avant blanc ou jaune, allumé de nuit et en cas de mauvaise visibilité.
  • Un feu arrière rouge, fixe (pas clignotant).
  • Des catadioptres (réflecteurs) rouges à l’arrière, blancs à l’avant, et orange sur les pédales et les roues.

Mais soyons honnêtes : le strict minimum ne suffit pas toujours. Pour un vélo employeur ou un vélo de société, investir dans un bon éclairage est une question de sécurité, mais aussi de confort.

Quel éclairage choisir pour être visible et rouler en toute sérénité ?

Feux avant : voir et être vu

Sur la plupart des vélos à assistance électrique, les éclairages à LED sont inclus et connectés directement à la batterie. Si ce n'est pas le cas, votre revendeur peut les allumer dès que l'assistance est mise en marche. 

Sur les vélos musculaires, c'est (légèrement) plus compliqué.  Voire une embuche. Les systèmes les plus puissants sont souvent à LED maintenant et ne consomment pas forcément beaucoup d’énergie mais il faut tout de même les alimenter. Il existe donc quatre solutions : à pile, à dynamo, par électromagnétisme, à batterie rechargeable. 

  • A pile : C’est la solution économique – court terme, on change les piles, en fonction des modèles à la fin de la saison d’hiver ou plus tôt. Encore faut il avoir les piles et penser à les changer
  • A dynamo : on a tous en tête le système de frottement sur la jante des vieux vélos, sachez que la dynamo a depuis évolué (ouf !), maintenant on peut la trouver dans les moyeu des roues pour un frottement minimal et éventuellement sortir une prise 12 V. On arrête pas le progrès ! Que ce soit pour du voyage au long court (en autonomie) ou simplement pour recharger les batteries du GPS utilisé sur le vélo, la dynamo offre aux têtes en l’air une solution pratique, fixe et increvable. Attention, cependant, si vous n’avez pas acheté de moyeu dynamo d’origine, cela peut impliquer le démontage de vos roues ou le changement de roue ce qui n’est pas donné. En fonction de votre pratique, il existe des moyeux très performants (adaptables notamment aux cyclo-cross). A noter : tous les éclairages ne sont pas compatibles avec des dynamos – renseignez vous avant (les supernovas déjà présentés plus haut existent en version dynamo)
  • Electro magnétisme: Sur certains vélos à assistance électrique on utilise un système d’aimants pour déclencher l’assistance (voir notre section capteurs ici). Le même principe est utilisé par la marque reelight (la seule que nous connaissons), pour offrir un éclairage sans frottement (contrairement à la dynamo) léger, fixe et sans apport d’énergie extérieure.
  • A batterie rechargeable: Plus durable que les piles, moins compliqué (et freinant) que les dynamos, avec un éclairage continu, les éclairages à batterie rechargeable sont une solution parfaite pour ceux qui pensent à recharger les batteries régulièrement (en fonction des modèles, 2h à 30h d’autonomie à pleine puissance).

💡 Notre conseil : choisissez un feu avant de 200 lumens minimum en ville et 400 lumens ou plus en zone peu éclairée. La FUB (Fédération des usagers de la bicyclette) a fait un comparatif et un guide des éclairages disponible ici

L'option grand phare, disponible notamment sur la gamme Supernova équpe les vélos haut de gamme Riese & Müller. Cependant, comme en voiture, faites attention à l’orientation de votre éclairage pour évitez qu’ils ne gênent les cyclistes arrivant en face de vous ou les automobilistes. 

En fonction de l’emplacement où vous garez ponctuellement ou durablement votre petite reine, les pièces détachées peuvent avoir des durées de vie différentes. Le vol est monnaie courante en ville. Privilégiez les éclairages fixes comme les reelight, dynamo ou autre éclairage nécessitant des outils pour le démontage. Si vous préférez des amovibles, pensez à le retirer (et les installer à chaque sortie) si vous voulez pouvoir les réutiliser. 

Feux arrière : être repéré de loin

Le feu arrière est votre meilleur allié pour être vu·e par les automobilistes. Un bon modèle doit être fixe (les feux clignotants sont interdits sur la route) et assez lumineux pour être visible à 100 mètres.

🚨 Petit plus : certains modèles incluent un mode "freinage" ou feu stop notamment de série sur les VAE45 de la gamme Riese & Müller, qui intensifie la lumière quand vous ralentissez. Certains systèmes de GPS (Garmin pour ne citer qu'eux) incluent un radar arrière qui change d'intensité en fonction de la vitesse de croisement des automobilistes. Un vrai plus pour un vélo employeur ou un vélo de fonction utilisé quotidiennement. 

Les équipements complémentaires pour maximiser votre visibilité

  • Les réflecteurs de roues : ajoutent de la visibilité latérale.
  • Les bandes réfléchissantes sur vêtements ou sac : un simple brassard peut faire la différence.
  • Les feux de casque : un feu rouge à l’arrière du casque attire davantage l’attention.
  • Les surchaussures réfléchissantes : parce que les mouvements de pédalage attirent l’œil.
  • Les stickers de vélo qui pimpent le vélo

Plusieurs études ne privilégient pas nécessairement les gilets jaunes les prouvant plutôt inefficace de jour dans certains cas. 

C’est le cas de cette étude anglaise ici qui aurait plus tendance à vous conseiller de filmer votre trajet et de le faire savoir comme moyen de protection.

Cette tendance venue de Russie est expliquée par Olivier Razemon dans un article du Monde ici protège ou énerve selon les avis et pratiques. 

Vélo de fonction et vélotaf : comment encourager la visibilité en entreprise ?

Intégrer l’éclairage dans la flotte de vélos employeur

Si vous bénéficiez d’un vélo de société ou d’un vélo employeur, votre entreprise peut jouer un rôle clé dans votre sécurité. Un vélo de fonction bien équipé est un vélo utilisable en toute saison. L’entreprise peut :

  • Fournir des kits d’éclairage de qualité pour chaque vélo.
  • Offrir des vêtements réfléchissants éventuellement aux couleurs de l'entreprise aux salariés vélotafeur·euses.
  • ntégrer un forfait réparation et entretien incluant le remplacement des feux.

Former et sensibiliser à la sécurité à vélo

Saviez-vous qu’il existe des formations financées pour apprendre à rouler en sécurité ? Le programme Employeur Pro Vélo propose des sessions pour apprendre les bonnes pratiques :

  • Remise en selle pour reprendre confiance sur son vélo.
  • Rouler en sécurité pour maîtriser la circulation.

L’entreprise peut même rendre obligatoire une formation sécurité pour les salariés ayant eu un accident avec un véhicule de fonction. Après tout, si un employeur finance une voiture, il peut exiger un passage par la case formation en cas de sinistre !

Incitations et récompenses pour les cyclistes

Plutôt que d’imposer des règles, pourquoi ne pas motiver les cyclistes à s’équiper ? Quelques idées simples :

  • Offrir une prime d’équipement pour l’achat d’éclairage et d’accessoires réfléchissants.
  • Organiser un challenge interne de visibilité : qui aura le meilleur équipement nocturne ?
  • Mettre en place une remise sur les accessoires vélo via des partenariats avec des magasins spécialisés.

Certaines entreprises vont plus loin en soutenant la prévention routière via des partenariats ou du mécénat (plus d’infos ici).

Conclusion

Rouler éclairé, c’est aussi rouler détendu.

Un bon éclairage, ce n’est pas juste un gadget. C’est un moyen de rouler plus sereinement, de ne pas être surpris par un obstacle de dernière minute, et surtout de rester visible en toutes circonstances.

Si vous portez des lunettes, vous attendez surement l’invention des essuie glaces pour lunettes pour pédaler sous la pluie (les conseils moins géo-trouve tout sont disponibles ici). 

Mais le petit conseil de 2R Aventure est de choisir ses verres sans reflets sinon gare à l’éblouissement qu’il soit des automobilistes, des autres cyclistes voire de l’éclairage urbain. Attention également à la buée, nuit tôt est souvent synonyme de frigo ou de froid extérieur, qui dit foulard et éventuellement buée sur les verres. 

En tant que vélotafeur, utilisateur d’un vélo employeur ou d’un vélo de fonction, pensez à vérifier régulièrement votre éclairage et à vous équiper en conséquence.

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